Les dix vierges - Thomas Brés

Publié le 22/08/2012 à 21:46 par vieprofonde

LES DIX VIERGES

 

(Pasteur André Thomas Bres  Nice, le 22 février- 1940)

 (Matthieu 25/1-13).

 

 

C'est une habitude acquise, aux noces en Orient, que l'époux doit aller à la rencontre de l'épouse à minuit. L'époux sort donc accompagné du cortège de ses compagnons pour chercher l'épouse ; cela aura bientôt son accomplissement, car le Seigneur Jésus ne tardera pas à venir chercher son « épouse ».

 

Quelle chose merveilleuse ! Il n'attend pas qu'elle vienne, Il va à sa rencontre en proie à une sainte impatience. Il vient « dans les airs », au rendez-vous de Son Eglise ; il y a dans la pensée de cette sainte Rencontre quelque chose qui fait frémir le cœur de tout enfant de Dieu et qui le remplit d'allégresse.

 

Dans le monde, « minuit » c'est 1’heure des crimes ! Pour le croyant, c'est l'heure de la rencontre avec le Seigneur Jésus, et nous attendons avec joie cette heure-là. Nous savons, d'autre part, que l'heure est très avancée et que bientôt « minuit » sonnera, ce sera alors la rencontre bénie du Seigneur Jésus avec Son Epouse.

 

Mais cette heure de triomphe pour certains pourrait être une heure de déception pour d'autres; en effet, à l'heure de « minuit » un triage s'opérera entre ceux qui, réellement attendent le Seigneur et ceux qui restent « endormis » ; c'est pour cette raison que le Seigneur a donné la Parabole des Dix Vierges. Elles s'étaient munies de lampes à huile ; c'est avec ce genre de lampes qu'elles attendirent l'Epoux.

 

Ce n'est pas la lampe qui éclaire, c'est l'huile qui produit la flamme et quand l'huile tarit, la flamme s'éteint. Au fur et à mesure que le niveau de l'huile baisse la flamme diminue d'intensité, puis les ombres qui étaient chassées par la flamme reviennent, leur cercle se referme et elles s'allongent, pourrait-on dire, lorsque l'intensité de la flamme baisse; la mèche devient charbonneuse, des odeurs désagréables se dégagent et c'est bientôt la nuit !

 

Toutes ces expériences faites avec la lampe à huile et la mèche se répètent, parfois (spirituellement parlant), dans la vie chrétienne des enfants de Dieu.

 

Je m'adresse à ceux qui ont reçu de l'huile, ceux qui connaissent le Seigneur Jésus, qui jouissent de la joie du salut. La mèche a brillamment brûlé, il y avait de l'huile dans leur lampe et voici que, peu à peu, l'huile a diminué ; elle n'a pas été renouvelée, et qu'arriva-t-il ?

 

Exactement la même chose que dans la lampe à huile : la flamme perd de son intensité ; il n'y a plus la même joie, le même élan, le même enthousiasme, une sorte de refroidissement se produit.

 

Or, un enfant de Dieu doit être rempli de joie ; il est anormal qu'il soit triste ou abattu ; n'est-il pas écrit : « Soyez toujours joyeux » ? Il n'est pas écrit : « Soyez joyeux quand tout va bien », mais : « Soyez toujours joyeux ». J'aime les chrétiens joyeux dans la vie journalière.

 

Examinons-nous afin de savoir si nous avons autant de joie qu'aux premiers jours de notre conversion.

 

En ces jours-là, il nous semblait que tout allait être facile, nous allions transporter des montagnes, puis, peu à peu, l'enthousiasme a baissé, l'élan a fait défaut, notre vie intérieure a diminué et les ombres se sont étendues..., elles sont revenues !

 

Au moment de notre conversion toutes ces ombres s'étaient évanouies, et voici qu'elles reviennent ! L'huile a baissé dans la lampeet l'enfant de Dieu commence à vivre dans la crainte, le souci ou même l'angoisse...

 

Naturellement il n'y a pas de vie sans que les soucis y fassent leur apparition, mais l'enfant de Dieu sait les déposer au pied de la croix.Ne laissez pas les ombres envahir votre vie. S'il y a des ombres, c'est que la lumière spirituelle baisse.

 

L'un des signes auquel on peut reconnaître facilement le manque d'huile est quand la flamme change de couleur ; quand la vie intérieure baisse, un changement de couleur se produit aussitôt. Au début de notre vie chrétienne nous étions remplis de zèle, nous devancions tout le monde à l'heure de la Réunion ; tout nous était facile et agréable.

 

Dès que la vie intérieure est en baisse, un sentiment de contrainte commence à faire son apparition ; on ne manque certainement pas les Réunions, mais l'enthousiasme pâlit; il en est de même en ce qui concerne la prière et la lecture de la Parole de Dieu.

 

Il n'y a plus en nous l'abandon du premier amour, la joie complète d'autrefois, notre vie chrétienne a changé de couleur ; la mèche devient, charbonneuse ; des odeurs désagréables se répandent ; des tendances à des accès de mauvaise humeur se manifestent, etc.. Chaque fois que je lis ce passage de la Parole de Dieu, je pense à toutes ces choses et je fais un sérieux examen de moi-même.

 

Que chacun fasse cet examen pour son propre compte ; notre vie est-elle aussi consacrée qu'auparavant ? La flamme manque-t-elle d'huile ? Triste symbole, triste image d'une piété qui s'efface et diminue à cause du manque d'huile.

 

Notre piété, ce n'est pas nous-mêmes, mais la vie de Dieu en nous.

 

La lampe peut être en or, en argent ou simplement en terre cuite, elle peut être travaillée ou non, ce qui importe, c'est qu'il y ait de l'huile, autrement la lampe est inutile ! Que faut-il préférer : une belle lampe d'or vide d'huile ou une simple lampe de terre cuite remplie ?

 

De même, ce qui importe, ce n'est ni notre sagesse, ni nos capacités, ni nos mérites, c'est bien plutôt l'huile qui donnera la lumière. Il est préférable d'être pauvre ici-bas, ayant l'huile du Seigneur pour toute richesse que d'être savant étant privé de cette huile si précieuse du Saint-Esprit.

 

Une pauvre petite lampe bien remplie de bonne huile est ce qu'il faut au Seigneur ; les dons naturels sont bien peu de choses pour LUI. C'est le Seigneur qui est le dispensateur de cette huile, il l'accorde par le baptême du Saint-Esprit.

 

On ne peut séparer l'Attente du Seigneur du Baptême du Saint-Esprit. Il est nécessaire que nous ayons la puissance du Saint-Esprit pour résister à toutes les mauvaises influences qui nous menacent et il est nécessaire que cette puissance soit constamment renouvelée ; or, c'est le Seigneur qui la renouvelle ; Il peut pourvoir à tous nos besoins aussi grands soient-ils ! Le Seigneur ne laissera pas la lampe manquer d'huile.

 

Celui qui attend le Seigneur ne peut pas dire autrement que : « Seigneur baptise-moi de ton Saint-Esprit afin que ma lampe ne s'éteigne pas.»

 

C'est au moment où nous attendons le Retour du Seigneur que le «feu » descend sur nous. Il faut que le Saint-Esprit soit à l'œuvre dans l'Eglise.

 

Chaque enfant de Dieu ; membre du Corps de Christ, doit posséder la puissance du Saint-Esprit. Si nous demandons le baptême du Saint-Esprit, cette puissance sera maintenue en nous et nous pourrons attendre, avec confiance, le Retour du Seigneur.

 

Quelqu'un dira, peut-être : « Où est la certitude d'être enlevé ?» Je répondrai simplement : « Ne vous inquiétez pas, l'enlèvement est une grâce, car tout est grâce Nous avons reçu le pardon de nos péché par grâce ; la guérison, par grâce : le baptême du Saint-Esprit par grâce et je sui persuadé que nous serons enlevés, si nous attendons l'Enlèvement comme une grâce

 

Nous ne devons pas regarder à nous-mêmes à nos propres sentiments ; nous devons regarder à Jésus. Ayons une vie entièrement orientée vers le Seigneur, si nous vivons dans cette pensée, nous serons sans inquiétude et le Seigneur nous enlèvera, sans que nous l'ayons mérité ; ce sera une grâce.

 

J'attends l'enlèvement, non à cause de mes mérites mais comme une grâce. Ne comptons jamais sur nos mérites mais toujours sur Sa fidélité et sur Sa bonté !

 

(Viens et Vois 1941/12)